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Quelle heure est-il ?
L'humoriste Pierre Daninos prétendait que
le Français était le seul homme au monde à
demander : "Avez-vous l'heure exacte?", ce qui frisait
le pléonasme. Par ailleurs, le même Français
parlera volontiers "d'une petite heure", "d'une
bonne heure"ou "d'un gros quart d'heure". On connaît
les fameuses minutes de coiffeur, sans doute comptées par
les "montres molles" de Salvador Dali.
Pendant longtemps, l'heure exacte a été une notion
un peu floue et utopique. Durant des millénaires, la préoccupation
de l'heure a été liée à la course
du soleil. On utilise le gnomon, sorte de tige, qui mesure la
longueur de l'ombre ou sa direction portées sur un cadran
solaire : rien de trop précis !
Environ 3 000 ans avant Jésus Christ, apparaissent en Egypte
les clepsydres ou horloges à eau.
Au XIVème siècle, on utilise couramment des sabliers
qui indiquent, non pas l'heure, mais le temps écoulé.
Dans les années d'après guerre, on s'en servait
encore pour minuter les communications téléphoniques
ou calculer le temps de cuisson des ufs coque ou durs !
Les premières horloges sont fabriquées au XIVème,
mais varient facilement d'une heure par jour. L'amélioration
viendra au XVIIème avec l'invention du pendule par Huygens
qui imagine un régulateur pour les horloges puis un ressort
à spirale pour les petites pièces. Mais ces horloges
ne sont toujours pas d'une bien grande précision. Ce n'est
qu'en 1816 que toutes les horloges de Paris indiqueront la même
heure. Petite curiosité, au XVIIème siècle,
un crieur parcourait les rues de Paris pour indiquer l'heure exacte,
sans doute pas à la seconde près et tout laisse
à penser qu'il ne proclamait pas les heures nocturnes !
Ce n'est qu'à partir de 1880 qu'un signal radio-électrique
est envoyé de l'Observatoire de Paris, d'abord à
Rouen, puis dans toute la France. Cette information permettra
d'obtenir la même heure dans tout le pays. C'est à
cette heure commune que se ralieront les Chemins de fer pour fixer
leurs horaires.
En 1910, les signaux horaires seront transmis, via la Tour Eiffel,
aux bateaux jusqu'à 5 000 km. Cette donnée leur
est particulièrement utile pour déterminer leur
position.
En 1930, apparaissent les premières horloges à quartz,
plus précises et qui suppriment la nécessité
du remontage qui était pourtant une cérémonie
incontournable célébrée périodiquement
et à l'heure dite avec une minutieuse remise à l'heure.
Dans les années 50, on franchit une nouvelle étape
avec la découverte des possibilités de l'atome de
césium : les horloges atomiques commencent à fonctionner
et on arrivera au "Temps atomique international" dont
la précision est de l'ordre de la nanoseconde (10-9 sec.).
depuis 1993, on en est à une précision de 10-15
Pour le paticulier, le crieur a été remplacé
par le 36 99 de l'horloge parlante dont la voix s'est familiarisée
et qui vous donne l'heure à la seconde près, même
s'il faut tenir compte des retards de la transmission téléphonique.
Toutes ces trouvailles sont sans doute fort utiles à ceux
pour qui le temps et l'heure sont des données indispensables.
Mais espérons que nous pourrons encore disposer longtemps
des notions essentielles que sont "un instant", "un
petit moment", "à bientôt", voire
mieux : "A très bientôt"
Pierre
Ici comme ailleurs, depuis fort longtemps, le son des cloches
de l'église rythme la vie des habitants. Matin, midi et
soir, l'heure est annoncée par l'angélus. Dans notre
village, jusqu'en 1967, ces opérations sont assurées
manuellement. A partir de cette date, une horloge électrique
est mise en place sur le clocher et un mécanisme automatique
provoque le tintement aussi bien pour indiquer l'heure (et la
demi heure) que pour assurer les sonneries rituelles (angélus,
offices, glas
). A compter de 1996, des signes de vieillissement
de cet ensemble se sont manifestés ce qui a nécessité
le remplacement complet de toute l'installation. Grâce à
une subvention de 30 000 francs du Conseil Régional, les
travaux étaient terminés fin 1997.
D'après des informations fournies par
Jean Raynal
Lire aussi les articles parus dans
Entre-Nous n°2 "Les cloches de l'église"
et n° 9 "La mesure du temps"
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