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Le pont voit désormais
la vie en bleu...
Dans le numéro de septembre 99, Entre-Nous a relaté
les importants travaux de consolidation effectués sur le
pont suspendu. Dernièrement, l'ouvrage a connu une ultime
touche artistique qui lui a donné de nouvelles couleurs.
L' entretien de ce type d'ouvrage incombe depuis 1874 au Conseil
Général.
Michel MOREAU, responsable du chantier peinture, a bien voulu
répondre aux questions de notre journal.
Entre-Nous : Comment s'appelle votre
entreprise?
Michel MOREAU : C'est la Société
BORIFER FIB, dont le siège se trouve à Bordeaux
. Elle sous-traite ce chantier à BAUDIN-CHÂTAUNEUF
qui a assuré le gros œuvre
Quel travail a représenté
la peinture du pont?
Six semaines de travail de quatre ouvriers ont été
nécessaires pour le repeindre Pour cela, il a fallu d'abord
sabler les piles car les garde-corps n'ont pas eu besoin de cette
intervention. Cette opération a consisté à
projeter sous pression, à raison de 5 mètres-cubes
à l'heure, sur la structure métallique, une douzaine
de tonnes de substance abrasive du type de celle que l'on trouve
sur le papier-verre Une fois décapée, la ferraille
a été, à l'aide de pistolets pneumatiques,
recouverte de 300 litres de liquide antirouille rouge sur une
épaisseur de cent microns. Ensuite, plus de 400 litres
de produit ont été étalés en une sous-couche
grise dite de finition, elle aussi épaisse de cent microns.
Enfin, environ 250 litres de polyuréthanne répartis
en une couche de 50 microns ont donné le dernier aspect
et assuré l'étanchéité. Suivant la
forme des surfaces , on peint 15 à 20 mètres-carrés
à l'heure.
Et pourquoi les câbles sont-ils
restés noirs?
Car ils sont recouverts d'un produit à base de bitume,
seul capable de subir sans dommage les étirements et les
contractions auxquels ils sont soumis à cause des charges
et des variations de températures.
Comment s'est opéré le
choix des couleurs?
C'est la commission "environnement" de la commune qui
a choisi. Les piles ont été recouvertes en "bleu
lointain", proche du "bleu charrette", et les rampes
légèrement plus claires, en "bleu pastel".
Quel outillage vous a été
nécessaire?
Nous utilisons un matériel assez classique que l'on trouve
d'ordinaire sur les chantiers, comme de simples pinceaux, des
racloirs, des compresseurs, des échafaudages....Mais nous
faisons appel aussi à un appareillage plus sophistiqué
pour estimer la rugosité des surfaces ou encore l'épaisseur
des couches mesurée en microns, c'est à dire en
millièmes de millimètres. Nous devons aussi tenir
compte de l'hygrométrie et de la température ambiantes
au risque de voir la rouille se développer ou la couleur
virer anormalement. .Ainsi, en principe, le pont est protégé
pour longtemps, plus d'une dizaine d'années sans doute.
En tout état de cause, les services techniques du département
opèrent des contrôles.
Les produits utilisés présentent-ils
un danger?
Les ouvriers doivent travailler munis de masques et de cagoules.
Autrefois, on utilisait du minium de plomb pour prévenir
la corrosion, mais ce produit est interdit aujourd'hui. Quant
au vertige, nous n'y pensons pas, nous sommes habitués
à travailler à de grandes hauteurs et au dessus
du vide....
Vous êtes donc des spécialistes
de ce type de travail?
Notre métier c'est d'appliquer de la peinture industrielle
anticorrosion sur les structures métalliques. Outre les
ponts, comme celui de Villebrumier ou celui du Soula, près
de Lafrançaise, nous travaillons sur des pylônes
EDF ou des derricks sur les plates-formes de forage... Nous intervenons
partout en France et même à l'étranger...
Merci de toutes ces précisions et de votre
disponibilité, Monsieur MOREAU.
Propos recueillis par Guy
| Elucubrations sur un
pont peint |
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- Le pont se peint ! Le pont se peint ! lancent les enfants
du coin.
- Le pont se peint ? demande Bibi à Binbin qui
portait son pain.
- Le pont se plaint ? De quoi qu'il se plaint ? Il geint
peut-être avec les camions pleins, mais ne se plaint
point ! dit Binbin au voisin qui passait pas loin.
- Il ne se plaint point répond le voisin à
Binbin. Demande le à Papé assis sur le banc
du coin. On le peint, en bleu ...
- Ah ! Morbleu, dit Papé, le mégot en coin.
Ah, Ah, j'aime bien les bleus : champions du monde, champions
du monde ...
- Oh ! Papé, le Pont n'est pas champion du monde.
Le Pont se peint en bleu, lui dit mémé assise
à ses côtés. T'entends point mon papé.
- Point. Point. T'as le point, dit le pétanqueur
qui joue pas très loin. A toi de tirer le point.
- Je ne tire point, dit le tireur, je pointe bien et je
te reprends le point, ajoute-t-il le sourire en coin.
- Bon, dit Bibi à Binbin. Tu viens. Il a pris le
point, nous on va voir si le pont est peint.
- Bien ! dit Binbin, je viens.
Kléber
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