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que deviennent nos déchets domestiques ?

A l'initiative de Entre Nous, une vingtaine de personnes a visité le "Centre de Traitement et de Valorisation des Déchets ménagers et assimilés" situé à proximité de Bessières, dans la Haute Garonne..


Depuis sa création en 2001,ce site est exploité par l'usine privée "Econotre", l'une des unités de l'entreprise "Novergie Sud Ouest" qui gère 43 emplacements semblables en France en tant que filiales du groupe Suez.. "Econotre" reçoit une délégation de service public de la part du Syndicat intercommunal "Decoset" qui réunit 158 communes du Nord-Est de Toulouse et quelque 374.000 habitants. Ce lieu de 10 hectares regroupe une unité de tri et de conditionnement, une unité de valorisation énergétique, une plate-forme mâchefer et diverses installations annexes. La commune de Villebrumier, comme celles adhérentes au Sictom (Syndicat Intercommunal de Traitement des Ordures Ménagères des Vallées du Tarn et du Tescou), lui confie ses déchets recyclables récoltés dans les cagettes jaunes.

De plus en plus de déchets ménagers
    Naguère, le devenir des ordures ménagères n'intriguait guère ni les élus ni les populations. On était loin des volumes actuels et leur contenu ne souciait pas grand monde. A Villebrumier, le cantonnier, en l'occurrence Genty, surnom de Yvan Montardy, passait avec son charreton tiré à bras qu'il allait déverser d'abord sur la rive du Tarn en amont du pont, puis dans l'excavation du ruisseau située chemin du cimetière. Plus tard, la collecte se faisait avec une remorque tirée par un tracteur et les détritus étaient jetés dans un bas-fond depuis une plate-forme sommairement aménagée en haut de la côte de la route de Saint Nauphary. Enfin,.depuis 1982, le Sictom se charge de récupérer les déchets des familles de 12 localités, les unes proches de Villebrumier (Varennes, Reyniès, Nohic, Orgueil et Labastide Saint Pierre, sachant que Corbarieu et Saint Nauphary sont désormais rattachées à Montauban), les autres plus éloignées, celles du canton de Monclar de Quercy, dont Verlhac-Tescou qui figurait parmi les collectivités fondatrices. Ces ordures, d'un poids de 4.000 tonnes par an, sont enfouies dans la décharge remise aux normes en 2004 au lieu-dit "Débat", sur le coteau de Reyniès. Une déchetterie y a aussi été implantée pour recevoir les rebuts de matériel électroménager, les gravats, les détritus verts, les déchets industriels spécifiques… Depuis longtemps déjà, les habitants du secteur sont invités à récupérer à part le verre qui se retrouve traité à la Verrerie Ouvrière d'Albi. De même, depuis peu, les communes ont mis en place "le tri sélectif" en vue de séparer les autres produits recyclables, comme les papiers, les cartons, les plastiques ou les métaux. En effet, de nos jours, chaque Français génère en moyenne 353 kilos de déchets ménagers par an ! C'est dire l'ampleur du phénomène que doivent gérer les Pouvoirs Publics. L'idée de lutter contre les pollutions et, en même temps, de réduire le volume, de recycler et de valoriser ces matières jetables a fait son chemin : c'est le rôle de l'usine "Econotre".

Des quantités impressionnantes
    Les détritus reçus à Bessières se composent de 115.000 tonnes de déchets ménagers voués à l'incinération, de 18.000 tonnes de papiers et cartons, de 16.000 tonnes de déchets verts et de 40.000 tonnes de divers produits...
    80 personnes travaillent sur le site, réparties dans l'administration, le tri et la surveillance. Pour ces derniers postes, 5 équipes se relaient pour assurer le contrôle en continu au moyen d'un système de "supervision" comportant 40 caméras. Des ordinateurs aident à la gestion dans tous les domaines.

La valorisation énergétique
    L'incinération réduit de 70% le poids et de 90% le volume des déchets et les valorise sous forme d'énergie électrique ou de matières telles que le mâchefer et les métaux.
    Un hall de déchargement reçoit 60 camions semi-remorques par jour qui, 5 fois par semaine, déversent les 115.000 tonnes par an d'ordures ménagères d'abord récoltées dans les centres de regroupement, afin d'éviter un trop grand nombre de navettes de lourds véhicules. Leur chargement est pesé, identifié par badge et, par mesure de sécurité, est soumis à un détecteur de radioactivité. (Au mois de février, la presse s'est fait l'écho de la découverte d'un paratonnerre radioactif au sein d'un chargement).
    La fosse de réception d'une capacité de 5.700 mètres-cubes, profonde de 15 mètres, est mise en dépression pour éviter toute propagation d'odeurs. Un grappin hydraulique télécommandé manié par un conducteur-pontier mélange le tout-venant avant l'introduction dans les trémies des fours. 
    Ces déchets brûlent, sur chacune des deux grilles mobiles des fours, à au moins 850° (mais la température peut dépasser les 1.000°), en auto-combustion, au rythme de 11,4 tonnes à l'heure, en continu, en donnant de l'énergie calorique.
    Les chaudières, placées au-dessus de chacun d'eux, récupèrent cette chaleur pour donner 77 tonnes/heure de vapeur surchauffée à 365° et à 45 bars de pression. Cela alimente un turboalternateur d'une puissance de 17 méga-watts. L'électricité produite (jusqu'à 80.000 méga-watts/heure par an) suffirait à la consommation d'une ville de 40.000 habitants ; elle couvre les besoins de l'entreprise et l'excédent est vendu à EDF. Dans d'autres lieux, un système de chauffage peut aussi être alimenté.
    Les fumées sont analysées toutes les 2 secondes. Leur dépoussiérage par filtres et leur lavage s'opèrent en plusieurs étapes pour garantir un rejet dans l'atmosphère largement compatible avec les normes européennes mises à jour en 2006. Une injection de carbone absorbe les dioxines (composés organiques comportant du chlore qui se forment lors des combustions), même si une faible proportion s'échappe encore. L'impact de ces émanations sur l'effet de serre est faible.
    De l'eau et des réactifs servent à refroidir les fumées, à neutraliser l'acide chlorhydrique et à condenser les métaux lourds qui sont récupérés pour un traitement postérieur ailleurs. Cette eau est dépolluée sur place en passant dans une série de bacs afin d'isoler les polluants et les boues puis, après contrôle, elle est évacuée jusqu'au Tarn.  
    Les 500 tonnes annuelles de boues sont déshydratées et transportées vers un centre spécialisé recevant des déchets ultimes situé près de Graulhet.
    Le mâchefer résulte des déchets incombustibles. Une tonne d'ordures ménagères en génère 240 kilos. De ce matériau, sont extraits d'une part, grâce à un aimant, la ferraille (environ 10% du produit brut) qui est recyclée totalement en sidérurgie ; d'autre part, les métaux non ferreux (10% de la fraction métallique, essentiellement de l'aluminium) qui suivent des filières spécifiques pour être fondus à 1500° puis réutilisés, à l'exception des métaux lourds dirigés vers des lieux appropriés. Une fois épuré, le reste est stocké deux mois sur une de vaste aire couverte. Au cours de cette période, appelée "maturation", des transformations chimiques naturelles stabilisent ce granulat. Les 35.000 tonnes annuelles, devenues inertes, servent à constituer les remblais de décharges ou les sous-couches des routes et parkings.  
    Les cendres et résidus sont envoyés vers des centres d'enfouissement agréés.

Le tri et le conditionnement
    De la qualité de l'apport, recueilli dans les cagettes jaunes au porte à porte ou lors des collectes sélectives, dépend le montant de la ristourne financière qui revient aux communes. Celles du Sictom, avec tout juste 1% de rejet, sont parmi les plus performantes.  
    Le centre de tri traite les papiers (emballages, cartons et journaux), les briques alimentaires, les plastiques et les métaux. Un système de tapis roulants achemine une quantité impressionnante de matériaux qui, pour certains, sont au passage, manuellement, placés dans des conteneurs par des employées travaillant à vive cadence. En fonction de sa destination, chaque produit est conditionné avant expédition vers différentes filières de valorisation par recyclage.
    Un atelier situé en plein air est chargé de récupérer tout ce qui peut l'être sur les appareils électroménagers usagés.

Contrôles
Le dossier fourni par "Econotre" donne quelques indications intéressantes. La France totalise 650 millions de tonnes (+1% par an) de déchets produits par an, dont 4,30% d'ordures ménagères. Entreprendre leur valorisation, c'est en même temps préserver les énergies fossiles et les ressources naturelles. Le pays compte 123 incinérateurs (7ème rang en Europe) ; ces installations traitent 42% des déchets ménagers soit 11,8 millions de tonnes qui donnent 9,1 millions de méga-watts/heure en énergies thermique (équivalent au chauffage de 1 million de foyers) et électrique (correspondant à 520.000 foyers servis) ; ces quantités sont égales à 1 million de TEP (Tonnes Equivalent Pétrole) et émettent 4,5 fois moins de dioxines que la combustion domestique du bois. On estime à 97% la baisse des émissions de dioxine issues des incinérateurs depuis 1995. Comme toutes les autres, l'usine de Bessières est soumise au contrôle de la collectivité qui lui délègue le service public ainsi que de l'Etat, via l'organisme "DRIRE". Evidemment, les normes 2006 sont appliquées (pour mémoire, signalons l'arrêt momentané en janvier dernier de l'incinérateur de Montauban par décision administrative pour non conformité). La réglementation, toujours plus sévère, s'adapte aux évolutions technologiques.

Des Villebrumiérains en vedettes chez "Econotre"
    Les visiteurs du site sont invités à regarder un film vidéo qui montre l'intérêt d'une valorisation des déchets. Surprise, ce document met en scène des gens connus à Villebrumier : Jean-Luc Prince et ses deux garçons ! En effet, Jean-Luc est le réalisateur de ce court métrage. (voir page 13)
Guy et Yves
d'après la documentation “Econotre”

 
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