Les quatre sites archéologiques de Villebrumier
Dans le cadre de l'élaboration du Plan Local d'Urbanisme
(PLU), la Direction régionale des Affaires culturelles a produit un document
qui situe quatre sites archéologiques sur la commune de Villebrumier. Les
informations données se réfèrent à différents documents d'archives, notamment
au fond départemental du Tarn et Garonne.
L'Eglise Notre Dame
Cette
église datait du Haut Moyen Age et dépendait de l'abbaye de Moissac. Son
implantation est mentionnée dans "l'alleu de Vilabremaris"(1) vers
l'an 960 et à nouveau attestée dans les censiers (2) en 1450 au lieu-dit
"Pech de la Gleyso" (colline de l'Eglise, en occitan) à l'emplacement
du cimetière actuel. Cet édifice se trouvait ainsi en contre-bas du mamelon de
la " Salle vieille " et se situait hors des murs de la bastide fondée
vers 1263. Les reliques de Saint Théodard y furent déposées en 1562 après le
pillage de la cathédrale de Montauban par les Protestants.
Lors des
guerres de religions, le village fut incendié en 1622 et l'église souffrit
aussi de ce désastre. Mais ce n'est qu’en 1721 que s'opéra son transfert dans
l'agglomération à l'emplacement actuel. Cette nouvelle construction, dédiée à
Saint Théodard, était constituée à l'origine d'une nef rectangulaire terminée
par un chevet à trois pans inégaux couverte d'un lambris. En 1860, on
construisit la voûte d'ogive qui est soutenue par des contreforts (ou
dosserets) intérieurs qui se prolongent par une colonnette engagée. Ainsi, le
chœur a été augmenté d'une partie droite et la nef divisée en trois travées,
plus une autre plus courte au fond du vaisseau. A la même époque, par souci de
symétrie, on a construit une seconde chapelle qui fait face à l'autre plus
ancienne.
L'entrée se
fait par deux portes latérales. La
façade ouest est surmontée d'un clocher-mur édifié en 1742 (et restauré en
1981). Il présente une riche décoration : parmi les trois arcades, les deux
inférieures sont en plein cintre, la troisième en arc de mitre, flanqués de
part et d'autre d'oculi (ou oculus ou œil de boeuf) en losanges, détails qui
rappelle les clochers octogonaux ; des bandeaux de brique soulignent les étages
surmontés de chaque côté de petites pyramides. La cloche "Reine de la
Paix" fut bénite en 1921. Les deux autres, d'un poids respectif de 220 et
100 kilos, ont été fondues et installées en 1967. L'une honore Anne et l'autre
porte l'inscription "Vatican II, Joie et Espoir". Depuis lors, leur
fonctionnement est électrique. L'intérieur de l'église actuelle a subi une
restauration générale en 1960 et est dotée d'un mobilier moderne. Parmi les
objets anciens, se trouvent, d'une part une châsse en bois doré du XVIIIème
siècle qui renferme les reliques de Saint Théodard, ; d'autre part, un
tabernacle de la même époque , également en bois doré, présentant la forme
d'une gerbe de blé ; enfin, une statuette et deux panneaux figurant le Saint
Patron.
La motte de la "Salavieille"
Ce toponyme
désigne un petit site castral, c'est à dire fortifié, regroupant un petit
habitat. Il apparaît dans la documentation écrite en 1452. Ce lieu-dit se situe
sur la colline au dessus du cimetière. La date de disparition de cette
agglomération n'est pas connue. (Est-ce au moment où Alphonse de Poitiers fonde
la "bastida de Villabermier" en 1263 ?, ndlr)
L'orthographe
de cet endroit varie entre "Sallevieile", "Salla Vieille"
et sur le cadastre actuel "Salavieille".
Le fort et ses murailles
Le fort
villageois est bien décrit dans les censiers (2) du XVème siècle. Mais il
manque des précisions pour en localiser correctement les confronts (les
murailles). Se situaient-ils dans le noyau central du bourg actuel ou plus à
l'Est, au-delà de l'église actuelle ? La présence du Château seigneurial sur une
butée de terre surplombant le Tarn (propriété actuelle de la famille
Monnerot/Pascal) tendrait à rendre vraisemblable cette deuxième hypothèse.
Le censier
de 1450 atteste de la présence d'au moins 45 maisons dans les limites du fort.
Les "barry" (les écarts) abritaient pour leur part au moins 38
maisons, mais aussi la forge, un hôpital (actuelle maison Abeilhou, contigüe au
presbytère), un pressoir et un four banal (d'où la Rue du Four).
Le même
document mentionne également "un aqueduc des eaux" près du Tarn et
donne une description assez précise de la construction d'une tuilerie en 1457.
Un autre censier de 1480 fait état d'au moins 56 maisons pour le fort et de
54 pour les "barry", soit une
augmentation de 33% de parcelles bâties en une génération.
L'Eglise de Goudous
Cet édifice
date du Haut Moyen Age et sa présence est attesté par un document d'archives en
l'An 990 sous le vocable "Aro de Goddore". Il s'agit là d'un des très
rares sites ecclésiaux de cette époque que l'on peut directement relier à l'occupation
des Wisigoths au Vème siècle. Cette église est à nouveau mentionnée au lieu-dit
"Gador" en 1070. L'époque de sa disparition reste imprécise : XIIème,
XIIIème ou XIVème siècle ?
Sa localisation reste approximative dans un rayon de 150
mètres environ, malgré sa mention dans le censier de 1450, date à laquelle elle
avait déjà disparu.
mise en forme de Guy
(1) alleu ou franc-alleu : terre possédée en toute
propriété, franche de toute redevance
(2) censier ou terrier : recueil de droit coutumier composé
à l'instigation d'un seigneur à l'époque carolingienne.
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