Séjour à Tendième, village Diola
Dans les années d’après-guerre, le cinéma fit son apparition à Villebrumier. Ainsi, des projections avaient lieu d’une part, chaque semaine, dans la salle du Café Cyprien (aujourd’hui ‘Le Temps des Copains’), d’autre part, épisodiquement, à l’école à partir de l’ouverture du groupe scolaire en 1957. Puis, en 1983, est née l’association ‘Cinéma au village
Maurice Leymarie, un passionné Maurice Leymarie, électricien, vendeur et réparateur d’électro-ménager, était un passionné de cinéma. A partir de mai 1948, à l’aide d’un appareillage qu’il louait, il entreprit de projeter des films à Bouloc, Fronton, Bruguières et Labastide Saint Pierre. Il demeurait. dans cette dernière localité où il proposait deux films différents le samedi soir et le dimanche après-midi. Petit à petit, Maurice mit en place, après autorisation de la Chambre de Commerce, une tournée hebdomadaire qui l’emmenait, six jours sur sept, successivement, à Fronton, Reyniès, Grisolles, Villebrumier, Finhan, Labastide… Les séances se déroulaient soit dans un café, soit dans une salle du village. Comme le travail exigeait une présence entre 20 h et 1 h du matin et que les lieux étaient bien peu adaptés, l’activité s’avérait peu lucrative au début, d’autant que, chaque semaine, un déplacement à Toulouse était nécessaire auprès des distributeurs Pathé, Fox, Paramount ou Universal pour se procurer des bobines neuves et les affiches. Chaque location comprenait des images de l’Actualité, (les mêmes que dans les salles de Montauban), un court métrage et le film. Mais la passion était plus forte que tout ! Au fur et à mesure, il lui fut possible d’acheter d’occasion un projecteur ‘Hortson’ 16 mm et des hauts-parleurs contenus dans une valise, ce qui facilitait le transport. La qualité des images s’améliorait au fur et à mesure que l’écran se perfectionnait et que la lampe donnait plus de luminosité. Parfois, il fallait réparer certains films à l’aide d’une rembobineuse et d’une colleuse, ce qui constituait un travail précis. Maurice Leymarie cessa ses projections dans les villages durant l’été 1967.
La séance du vendredi soir A Villebrumier, la séance avait lieu le vendredi. Elle se déroulait dans la ‘salle de bal’ du café ou, par temps trop froid, dans celle plus exiguë du bar. Pour changer de bobine, deux coupures étaient nécessaires et durant la première était perçu le droit d’entrée. L’opérateur recueillait les sous muni d’une boîte parallélépipédique en fer blanc. Les propriétaires des lieux, Albert et Mado servaient des boissons et les grogs faisaient recette en hiver. Evidemment, le nombre de spectateurs variait en fonction de l’époque de l’année (les vacances scolaires pour les enfants et les adolescents) et de la notoriété du film. Andrée Leymarie, la veuve de Maurice, se souvient des thèmes et des titres qui faisaient recette : les westerns avec Garry Cooper ou John Stewart, ‘Sissi Impératrice’, ‘Samson et Dalida’, les classiques du comique avec Fernandel ou Bourvil, les aventures de ‘Cape et d’épée’ avec Jean Marais ou Gérard Barray (un acteur connu comme ayant des attaches familiales à Reyniès), les opérettes avec Georges Guitary ou Luis Mariano… (Dans ‘Violettes impériales’, sorti en 1952, ce dernier jouait avec Marie Sabouret, sociétaire de la Comédie Française qui possédait une maison à Villebrumier)…
Cinéma à l’école En 1951, les fameux ‘crédits Barangé’permettent d’équiper les écoles de matériel de projection. Mais des achats jugés plus urgents et l’appréhension de s’initier à ce nouvel équipement retardèrent son utilisation. Deux types d’appareils étaient utilisés. Le stéréoscope placé dans son coffret en bois était muni de deux oculaires sur le devant et d’un miroir à plaques, ce qui permettait de découvrir les paysages géographiques en relief. Le projecteur de vues fixes présentées sous forme d’un film fonctionnait à l’électricité et donnait des vues animées de bonne qualité. Plus tard, à partir de 1957, un instituteur itinérant, Jean Marc, passait régulièrement dans chaque école pour projeter, sur un grand écran, un ‘vrai’film à vocation pédagogique. La séance se terminait par des dessins animés à la grande satisfaction des enfants. L’animateur assurait les commentaires. Ces nouvelles pratiques rendaient la classe plus vivante et motivaient les élèves dont la curiosité était éveillée par ces ‘images en mouvement’, ce qui se prolongeait par des recherches à l’aide de livres et par la rédaction de compte-rendus.
Cinéma au village En décembre 1983, des adeptes du cinéma créent une association appelée ‘Cinéma au village’. Après une première séance réussie avec la présentation de ‘Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ’, une comédie désopilante, les spectateurs se firent peu nombreux, rebutés peut être par l’inconfort de la salle des fêtes ou retenus chez eux par l’attrait de la télévision, si bien que l’expérience ne dura pas longtemps.
Le cinéma de Entre Nous En fait, les dernières séances de cinéma qui ont eu lieu à Villebrumier sont celles proposées par ‘Entre Nous’, d’abord en 2004 ‘Femme paysanne’ qui mettait en scène la dernière bouvière tarn-et-garonnaise, une initiative qui a rassemblé environ 250 personnes en deux projections en présence du réalisateur et de l’héroïne, ensuite en 2006 ‘Catinou et Jacouti’ qui n’a pas connu le succès escompté avec une cinquantaine de spectateurs.
Enquête de GUY avec l’aide de GEORGETTE.
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