Poésie
L’arthrose
Quelles sont ces douleurs qui m’ankylosent ? Ostéophitose, Scoliose ou cyphose ? Et m’empêchent de voir la vie en rose ?
C’est bien de l’arthrose qui, toujours rebelle, A moi se révèle Sans que je l’appelle Pour me livrer ses attaques rebelles,
S’acharne sur moi, me mord, me dévore, Toujours et encore Puisqu’elle m’adore. Je subis son appétit carnivore.
Un jour, m’abandonne, de guerre lasse Puisque je la chasse. Doucement, elle s’efface Sachant bien qu’elle n’a pas perdu sa place.
Hélas ! Est toujours là mon ennemie, Dans un coin tapie. C’est pour aujourd’hui Son retour ; elle bondit, m’envahit.
T’en souviens-tu, maman, de ce temps-là Où tu étais là Avec tes tracas A cause d’elle, dans un triste état ?
Je te plaignais ; m’effrayaient tes douleurs, Ce mal non tueur Mais qui fait si peur En bloquant l’appareil locomoteur.
Je pensais : ça ne peut pas m’arriver ! Je vais m’acharner A marcher, trotter Sauter, danser, me désarticuler.
Je voulais tant prolonger ma jeunesse, Préserver sans cesse Toute ma souplesse. Aussi, me suis-je usée avec ivresse. Se sont vengées mes articulations. Je paie l’addition ! Point de soustraction, Seule la prudence est la solution.
Quel conseil ? Trop en faire ou pas assez, Bouger, s’épuiser, Ou se prélasser ? Juste ce qu’il faut est la panacée.
Georgette Simon - extraits
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