Poésie
Les farces de Dame Lune
Elle :
Belle, méfiez-vous, la Lune est malicieuse,
Belle.
Elle peut vous guetter, vous sachant amoureuse,
Lui : court,
Eclairant le chemin que vous empruntez,
Accourt
Pour aller au plus vite le rencontrer.
Plein d’adresse,
En effet, de peur, la fille frissonne
D’allégresse,
Longeant tout près le ruisseau qui bouillonne.
Au rendez-vous
Fort heureusement, elle y voit bien,
D’amour, c’est fou ! Elle arrive ne risquant plus rien.
De béatitude,
Mais alors la Lune se
cache
Son coeur bat : prélude. Sans pitié pour ceux qu’elle fâche :
Celle qu’il aime tant Et plouf
dans le noir complet !
Est tout près, qui l’attend La belle prend un bain forcé.
Ils seront bientôt ensemble. En moins d’une seconde
Eperdu de joie, il tremble
On la voit hors de l’onde
En voyant l’ombre bien aimée Car il était là.
Sous un porche pelotonnée. Et les revoilà
A pas de velours, pour la surprendre, Au clair de lune
Silencieusement, il va prendre
Dans la nuit brune…
Sa taille et la serrer fougueusement.
Que c’est beau !
La Lune se cache moqueusement
A nouveau,
Et l’amoureux surpris est giflé sans flegme, La Terre
Elle, l’ombre, n’étant pas celle qu’il aime.
S’éclaire,
Que l’amour est aveugle ! Il avait cru la voir ! Tout
Dame Lune en riant, l’a trompé dans le noir.
Doux.
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