La Généalogie
Le vendredi 14 novembre dernier, à l'initiative de Entre
Nous, une vingtaine de personnes a assisté à une séance consacrée à la
généalogie. Le riche exposé de Christian Dignac, membre du Cercle généalogique
du Quercy (dont le résumé figure ci-dessous), a été suivi d'un échange très
vivant grâce à la présence dans l'assistance d'habitués des archives, comme
Jean François Delord ou Albert Castès. Pour sa part, Antoine Depeyre a montré
un document exceptionnel :son arbre généalogique qui répertorie dix huit générations !
Comme d'habitude, les discussions se sont prolongées autour
d'un verre de cidre tout en dégustant de la pâtisserie et les savoureuses
crêpes préparées par Denise Moréno.
La généalogie, qu'est-ce que c'est ?
La
généalogie a pour objet l'étude, la recherche des filiations. Cet exercice
tient à la fois du jeu par les surprises qu'il procure mais aussi de la science
par la logique qui en découle. Partir à la découverte de ses propres origines
est une aventure prenante, passionnante mais longue. Cela demande de
l'organisation, de la perspicacité, de la méthode, de la patience, de
l'attention car il faut éviter les pièges que constituent les erreurs
d'orthographe, de dates, d'homonymie. Un néophyte a intérêt à s'inscrire dans
une association.
La généalogie permet de rechercher, éventuellement, les
descendants. Mais surtout, elle s'intéresse aux ascendants, soit en ligne
directe, de mâle en mâle, soit par quartier, en recensant tous ses ancêtres,
les deux parents, les quatre grands parents, les huit arrières grands parents,
et ainsi de suite. Cette piste est la plus logique, mais aussi la plus longue :
pour quelqu'un d'une cinquantaine d'années aujourd'hui, on peut dénombrer 1024
ascendants depuis la fin du XVIII ème siècle ! Parfois ce nombre est réduit
pour cause d'implexe, c'est à dire de l'existence de personnes qui sont des
aïeux des deux côtés.
La généalogie comment ?
Se lancer dans la généalogie de sa famille, c'est partir du
connu pour aller vers l'inconnu, parfois à la découverte de trouvailles que le
temps a obscurci ou que l'on ne soupçonnait pas, en gardant à l'esprit des
valeurs telles que la discrétion, l'humilité ou l'indulgence, en s'interdisant
tout jugement sommaire.
Les premières bases de la recherche sont fournies par les
témoignages oraux, les documents écrits (lettres, papiers d'identité, actes
notariés, dossiers administratifs…), les photos (ressemblances, tenues
vestimentaires…), les cartes postales et le courrier (lieux, dates, expéditeur,
destinataire…)
Pour remonter plus loin dans le passé, il faut consulter les
registres de l'Etat civil. Leur accès est réglementé : ne sont consultables que
les actes de plus de cent ans, sauf si l'on prouve la filiation directe avec la
personne concernée par la recherche. Ces documents se trouvent dans les mairies
ou au service des Archives départementales. En Tarn et Garonne, dans ce
service, sont accessibles aux cotes 6 E, 3 E et 1E les registres paroissiaux et
civils depuis le début du XVIIème siècle aux années 1893/94, avec quelques lacunes
qui concernent les périodes troublées des guerres de religions. Sont aussi
classés aux cotes 2C (jusqu'en 1790) et 3Q (après cette date) les documents des
notaires (minutiers, grosses et enregistrements, testaments, contrats de
mariages, actes d'achat ou de vente des biens…) qui présentent souvent le
défaut d'être rédigés à l'aide d'une écriture difficilement lisible, et qui
sont incomplets car ils ne concernent que les études établies dans le
territoire qui forme aujourd'hui le Tarn et Garonne. Il convient de préciser
que, malgré l'obligation légale, bien des documents anciens se trouvent encore
chez les notaires.
Dans ce service des Archives, on trouve d'autres sources
d'informations :
-les pièces cadastrales qui permettent de connaître ou bien
la stabilité de la famille dans tel ou tel lieu, ou bien ses évolutions aussi
bien dans ses déplacements que dans les différentes possessions ;
-les documents fiscaux qui existent depuis un édit royal de
1581 ;
-les documents militaires qui donnent des listes
d'individus réformés ou de conscrits avec leurs lieux d'affectation et leurs
numéros matricule; ils sont conservés au Fort de Vincennes (Val de Marne) ;
-les listes électorales et les fiches des recensements ;
-les documents ecclésiastiques et religieux qui précisaient
l'état civil avant la Révolution. Les protestants ont tenu des registres entre
1530/1550 et 1685, à la révocation de l'Edit de Nantes ; vers 1730, ils en ont
fait réapparaître quelques-uns non officiels avant qu'ils ne soient rétablis en
1787. On les trouve à la cote 12GG.
Il existe d'autres sortes d'archives possibles à explorer
sous certaines conditions de délai : celles des tribunaux (instructives à
propos des mœurs), celles de la police et des prisons, celles de l'assistance
publique, celles des hôpitaux… D'autres pistes sont à exploiter comme l'étude
des compte-rendus des conseils municipaux, la visite des cimetières, la
consultation des listes de concessions funéraires…
Le travail entrepris, il faut bien garder à l'idée qu'il
faut "partir du connu pour aller vers l'inconnu", en appliquant quelques règles simples :
-classer minutieusement les feuilles volantes ou les pages
des cahiers ;
-répertorier soigneusement chaque fiche individuelle. La
numérotation dite "Soza Stradonitz" est la plus simple et la plus
employée qui attribue un numéro par génération, pair pour les maris, impair
pour les épouses ;
-dater la recherche ;
-marquer les références des documents étudiés ;
-inscrire les patronymes en capitales (mais attention aux
sobriquets et aux erreurs orthographiques : par exemple, GUIOUNET, peut évoluer
en GUIONET, ou GUINONET, ou GUINOUBET, OU IOUNET, etc) ;
-noter les renseignements même les plus anodins (par
exemple, l'acte de naissance livre quantité d'informations : nom et prénoms,
date et lieu de naissance du nouveau-né avec heure et endroit précis ; noms,
prénoms, professions, lieux de naissance (depuis 1922) des parents et,
éventuellement des témoins…).
La panoplie du généalogiste comprend , outre un classeur
pour garder les feuilles volantes et un cahier, une loupe, un tableau de
correspondance des calendriers républicain et grégorien, un calendrier
perpétuel, une carte IGN au 25000ème…
Aujourd'hui, l'utilisation de l'informatique par le biais de
logiciels adaptés ou d'Internet est un moyen efficace de progresser dans les
recherches. Les membres de la Fédération française de Généalogie peuvent
apporter leur concours à titre bénévole et les Archives fournissent, contre
rétribution, dans tout le pays, des microfilms consultables dans les services
du département de résidence.
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