En feuilletant...
le registre des Délibérations du Conseil municipal 1920-1936
En feuilletant le registre des Délibérations du Conseil
municipal, on peut mettre à jour quelques pans de l'Histoire de notre commune.
On trouve ainsi quelques informations relatives au patrimoine bâti encore
existant ou aujourd'hui disparu. On note aussi quelques vœux ou prises de
position qui dénotent l'état d'esprit des édiles de l'époque.
Petites histoires du patrimoine bâti communal
Le pont-bascule
Le pont à
bascule du Poids public existe à Villebrumier depuis fort longtemps. Chaque
année, le Conseil municipal prend connaissance du bilan. Ainsi, en 1918, il est
établi que 210 pesées ont eu lieu rapportant la somme de 105 francs répartie
pour moitié entre le préposé et la commune.
En avril
1925, la Maison Maurice SERRURIE, 20, rue de la Comédie à Montauban, effectue
d'importantes réparations qui ont nécessité 97 heures de travail. La facture
s'est élevée à 933 francs, comprenant la main d'œuvre (487,50 f), le montage,
démontage et fournitures (300 f), la nourriture et le déplacement (129 f) et
enfin la vérification (16,50 f). Pour la petite histoire, il faut noter le
différend qui a opposé le réparateur à la municipalité. Dans un courrier daté
du 3 janvier 1925, le premier indique : "Ce travail qui dure depuis plus
de six mois aurait dû être terminé depuis longtemps si on avait fait le
nécessaire pour changer les madriers pourris". Dans sa réponse, le maire
précise : "Tenant compte de votre courrier et de l'avis de M. le
Vérificateur des Poids et Mesures, je vous prie de bien vouloir me fixer un prix
global". Sous entendu à la baisse…
Le 10
février 1935, l'assemblée communale, après avoir pris des renseignements auprès
des municipalités de Corbarieu et de Villemur, décide l'achat et la mise en
place d'un pont bascule de 20 tonnes car celui qui existe nécessite à nouveau
de grosses réparations. Cette structure, un tablier de 6m sur 2,6 m d'un poids
de 4400 kg, est acquise auprès des Etablissements "Successeurs de B.
Trayvou et Compagnie" à La Mulatière dans le Rhône, et elle coûte 10500
francs "rendue gare de Nohic (compagnie du Midi)". La construction de
l'abri et du cadre de bordure font monter la note à 11285 francs.
La nouvelle
équipe municipale dirigée par Ulysse David depuis mai 1935, confirme la
commande et demande des essais avant de déterminer l'emplacement qui nécessite
la somme de 4159,33 F de travaux de maçonnerie confiés à l'entreprise Trémouze
située lieu-dit Rastel à Fronton. Le 5 octobre suivant, un vote se déroule pour
choisir entre deux positionnement possibles. D'un côté, 5 voix se portent sur la
proposition de la commission des travaux qui se prononce pour le maintien de
"l'emplacement tel qu'il est quant au sens", ce qui permet de
"conserver le local du préposé ce qui sera une économie pour la
commune". D'un autre côté, 6 voix soutiennent la suggestion de Antonin
Delmas qui "préconise le sens dit en pointe, c'est à dire angle du mur de
l'Ecole (Rue Haute) et sortie ouest (Route de la Gendarmerie) ce qui aura pour
conséquence la démolition du local".
Le 14
décembre suivant, "les travaux étant terminés", le barème de chaque
pesée est fixé :
-voiture à chevaux ou à bœufs : 3 F
-Camion automobile seul : 4 F
-Camion automobile avec remorque : 6 F
-Bétail : 2 F
-Paiement du préposé par pesée : 1 F
-Choix du préposé : Commelongue Paul
Restait encore
à régler le camionneur qui a effectué le transport de la livraison: 315 F ont
été votés le 8 février 1936.
En cette
année 1936, le produit du Pont-bascule s'établit comme suit :
- 171 pesées à 3 f soit 513 F
- 37 pesées à 4 f soit 148 F
- 14 pesées à 2 f soit 28 F
soit 222 pesées pour 689 F
Pour
information, durant l'année 45, on a comptabilisé 222 pesées à 4 F, 39 à 10 F,
5 à 20 F soit 266 utilisations pour un apport de 1378 F dont la moitié est
revenue au préposé Georges Yèche.
De nos jours,
le Poids Public fonctionne toujours : on dénombre 100 pesées en 2000, 120 en
2001 (pour un prix unitaire de 15 F) et 102 en 2002 (à 3 € l'une).
Le baraquement salle des fêtes
En date du
17 mai 1931, le Conseil municipal demande "la construction d'une salle de
réunion considérant que” :
- "la commune ne possède aucun préau pour les élèves de
l'Ecole de garçons ;
- "lorsque les jours de fête sont troublés par la
pluie, la jeunesse ne peut se distraire que dans la salle de la Justice de Paix
qui est un local exigu (20 m2) ;
- "Villebrumier ne possède pas de halle, ce qui
permettrait de créer un marché, sinon quotidien, du moins hebdomadaire, vu
l'affluence actuelle ;
- "la commune ne possède aucun local propre à
l'installation permanente ou provisoire d'un cinéma, même approprié à
l'enseignement post-scolaire agricole ;
- " Villebrumier étant le siège d'un comice agricole
cantonal groupant 120 adhérents qui se réunissent annuellement en un banquet,
n'a aucune salle (bal, restaurant, salle commune) permettant d'installer ce
groupement le jour du concours agricole ;
- "les réunions publiques ne peuvent se faire que dans
un local de dimensions restreintes (salle de la Mairie, Justice de Paix), ayant
une autre destination ;
- "la commune comprend un syndicat agricole, une
coopérative de battage, une caisse de Crédit Agricole locale, une société de
Secours Mutuels et une société sportive et de préparation militaire n'ayant
aucun local qui leur soit propre ;
- "la population est en augmentation (516 habitants en
1931 contre 434 en 1926) ;
" des communes, plus éprouvées que Villebrumier par
l'inondation, ont compris dans leur plan d'aménagement une " Maison du
Peuple ", alors qu'avant le sinistre ces communes n'en possédaient pas ;
- "pour ces motifs, estimant qu'un effort en vue de
l'aménagement d'une salle spéciale aux fêtes, réunions publiques, œuvres
péri-scolaires, œuvres agricoles et autres, doit être envisagé à bref délai
sous peine de diminution morale du chef lieu de canton,
- "émet le vœu qu'une suite favorable soit donnée à ce
projet, mais ne pouvant faire face à une dépense telle, demande à monsieur le
Préfet de la Haute Garonne, chargé de la Reconstruction de la région sinistrée
du Sud Ouest, de bénéficier d'une subvention prise sur les fonds de la
souscription nationale" (suite aux inondations du 3 mars 1930. Ndlr).
Après
plusieurs interventions en haut lieu du sénateur Puis, deux ans plus tard, le
18 juin 1933, l'assemblée communale prend connaissance d'une lettre du Ministre
qui "attribue à titre exceptionnel pour la somme de 250 francs un hangar
métallique situé à Moissac provenant du service des Sinistrés de 1930". La
délibération précise :
- "Le hangar sera placé sur la place de la Mairie pour
servir de préau, de façon à laisser un emplacement assez vaste pour les fêtes et
le comice agricole ;
- "les travaux seront donnés à l'adjudication au rabais
après devis de l'Ingénieur principal vicinal ;
- "le paiement sera fait par la vente d'une partie de
la rente 4% 1917 que détient la commune".(ce placement résulte de la
cession pour 40 000 francs de la Gendarmerie au département en 1927. Ndlr)
Cette structure a les caractéristiques suivantes : ossature
métallique de 15 m de long sur 8 m de large ; toiture en panneaux d'éverite
ondulée à deux pans de 8 m de haut au faîtage reposant sur 7 rangées de pannes
de fers laminés ; surface latérale remplie par un cloisonnement de briques
hourdies au mortier d'environ 12 cm d'épaisseur ; vitrage sur un pignon et sur
une façade de 1,50 m de hauteur à 4 m du sol ; accès par portail en bois de 4 m
de hauteur à deux battants de 1,80 m chacun.
Il a été déboursé 283,95 francs pour
cet achat. Mais les travaux pour le démontage, le transport, le remontage et le
dallage sont évalués à 14 000 francs. Il est décidé de "renforcer le
cloisonnement jusqu'à 2 mètres de hauteur" et d'ajouter un enduit, ce qui
occasionne une dépense supplémentaire de 2160 francs
Cet
équipement servait tout à la fois d'entrepôt pour le matériel municipal (mâts
tricolores utilisés pour supporter les illuminations, charreton pour ramasser
les ordures, outils divers…), de garage pour les voitures des instituteurs et
de salle des fêtes.
Dans les années 50-60, c'est là que se déroulaient les
spectacles de Noël donnés par les enfants de l'école. Une estrade avait été
aménagée dont le fronton portait l'inscription : "Coopérative
scolaire" avec la devise: "Un pour tous, tous pour un". Que de
pièces ou saynètes, chants ou prestations musicales collectives au pipo ont été
joués sous la direction des enseignants Jean et Marthe Macary ou Georgette
Brugnara !
Cet
équipement sera démoli au moment de construire la Poste, début des années 70.
Mais déjà, l'ancienne et éphémère "Ecole d'enseignement rural", qui
ne fonctionna que peu de temps, faisait office de salle des fêtes…
Le hangar de la piste cycliste
Le 30
novembre 1933, une lettre de l'Administration "fait connaître que la
cession est faite à la commune du baraquement en bois de Reyniès, destiné à
être cédé au Sporting Club Villebrumiérain" qui devra l'installer près de
la piste cycliste. Pour cette acquisition, les Domaines réclament 383,95
francs.
Cet abri
servait d'entrepôt, en particulier, pour les gradins cédés par le célèbre
Cirque Pinder. Ces sièges étaient installés à l'occasion de la mémorable
réunion cycliste annuelle de l'Ascension à laquelle participaient de grands
champions.
Cet endroit
constituait, dans les années 50, un terrain de jeux idéal pour les enfants du
village. Cette structure fut démolie en 1956 pour faire place au groupe
scolaire.
Aménagements et entretien du patrimoine communal
Au fil des
années, l'Assemblée municipale est amenée à prendre des décisions en vue
d'aménager ou d'entretenir les équipements communaux. Voici quelques dates et
délibérations marquantes.
1er août 1920 : emprunt de 10000 francs (dix mille) amorti
en 30 annuités pour trois projets :
- "érection d'un Monument commémoratif pour les Morts
de la Grande Guerre" (4500 F), dressé par M. Sentis. Deux ans plus tard,
4500 F seront nécessaires pour divers aménagements (pose de la grille, surélèvement
et dallage )
- "transformation des bornes fontaines (devis de 3000 F
mais 300 F de dépenses)
- "refonte d'une cloche fêlée" (coût : 2000 F)
4 décembre 1927 : décision de construire un préau à l'Ecole
de filles (aujourd'hui "Maison des Associations") grâce à une
subvention de 300 f.
20 mai 1928 : décision d'aménager un abri pour le corbillard
(attenant à l'église) "afin d'éviter toute discussion avec le
desservant". Le devis se monte à 1500 francs.
juin 1932 : demande de subvention pour réparer "le
clocher menaçant ruine dans son pinacle" et pour l'achat pour les Ecoles
publiques, de 8 tables-bancs à 2 places auprès de la Maison Hébert à
Viré-les-Mâcon (Saône et Loire) pour 1160 F "rendues franco de port gare
de Nohic"
Mars 1936 : rupture d'une poutre de la Mairie: accord pour
une subvention de 450 F.
Juin 1936 : restauration de la façade de la Mairie : coût
1500 f, peinture comprise.
Cession de la Gendarmerie
8 mai 1927 : avis favorable pour que le Conseil Général
achète à la commune la caserne de gendarmerie au prix de 40000 francs (quarante
mille), fonds qui seront placés : 2000 f en rente 4% 1917 et le reste au compte
de Trésor.
Cet argent
servira par la suite a financer certains projets.
Voeux divers
A propos de la modification de la structure du canton,
31 mars 1927 : avis favorable à l'unanimité à la demande des
Conseils municipaux de Nohic et d'Orgueil de voir rattacher leur commune au
canton de Villebrumier. Concernant le souhait de rattachement au canton de
Monclar de Quercy formulé par les élus de Verlhac-Tescou, l'avis est aussi
favorable mais "à condtion que Nohic et Orgueil soient intégrés au canton
de Villebrumier".
Ces
suggestions n'ont jamais abouti.
A propos
des vacances scolaires
La Commission de l'Enseignement à la Chambre des Députés a
consulté les assemblées élues à propos d'un projet visant à avancer les
vacances scolaires dans les écoles primaires en juillet/août au lieu
d'août/septembre.
En date du
25 février 1934, le Conseil municipal "émet le vœu qu'il n'y ait pas de modifications
apportées". Il énumère les raisons qui ont motivé cet avis :
- "les travaux saisonniers tels que garde des animaux
ou vendanges ont lieu en septembre ;
- "durant le mois de juillet, les enfants ne sont
d'aucune utilité aux travaux de la maison surtout avec l'usage des machines ;
- "la main d'œuvre enfantine appréciée dans la période
des vendanges, serait cause que les enfants d'âge scolaire seraient employés à
ces travaux malgré l'ouverture des classes, ces enfants perdraient de ce fait
un mois d'enseignement".
enquête de Guy
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