Le charbon extrait à Carmaux est acheminé
vers Bordeaux.
Son extraction encouragée par le Chevalier de Solages, au cours
du XVIIIème siècle, reste plutôt faible, tant est forte la routine
des populations. Cette routine limite étroitement le marché potentiel
du charbon, puisqu'il n'est de bon combustible, dit-on, que le
charbon de bois ; le transport en charrette de Carmaux à Gaillac
hausse fortement son prix et multiplie les risques de réduire
en poussière un combustible surtout apprécié en blocs importants.
Par dessus tout, les réticences des négociants de Bordeaux paraissent
les plus insurmontables : l'habitude d'utiliser des charbons anglais
débarqués devant les portes de leurs raffineries de sucre ou leurs
verreries, les récriminations souvent exactes causées par l'arrivée
d'un charbon de Carmaux inutilisable ou presque sur les grilles
des fours, les retards des livraisons, tout cela concourt à freiner
en grande partie le trafic potentiel qui connaîtra un réel développement,
bien plus tard, sous la Monarchie de Juillet. Bien qu'ait été
créé un établissement industriel au sens moderne du terme, l'extraction
est restée à un niveau faible et très artisanal. Quant à la verrerie
installée à proximité par le Chevalier de Solages, son débit reste
faible et d'ailleurs tourné en grande partie vers Bordeaux. Comme
la plupart des activités, le commerce du charbon périclite avec
la Révolution, au temps où la navigation sur le Tarn connaît des
infortunes.
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