Essor des échanges et essor
économique vont de pair en vallée du Tarn
Une activité traditionnelle : la pêche
La pêche est encore - jusqu'aux années 1950 ! - une des ressources
tirées des eaux du Tarn et elle contribue à animer la vie sur
la rivière. Saumons, lamproies, aloses, sont quotidiennement capturés
par de nombreux pêcheurs. Sous l'Ancien Régime, des fermiers sont
chargés de l'adjudication des cantonnements de pêche, situés entre
Montauban et le confluent de la Garonne. Du côté de Villemur,
c'est le seigneur qui veille aux affermes des pêches sur le Tarn.
La pêche est ainsi réglementée dans cette seigneurie comme l'écrit
un notaire, en 1606 : "Chaque pêcheur, habitant de la ville ou
du consulat, pêchant en rivière du Tarn dans la vicomté et tenant
bateau appelé garrabot. est soumis à un droit annuel de douze
deniers payable au seigneur vicomte en trois termes égaux, à l'Avent,
au Carême et aux Rogations; il est tenu, en outre, de porter chaque
année au seigneur, sur le produit de sa pêche, la seconde lamproie,
la seconde alose et la tête du premier saumon." En l'étude de
Maître Carreri, notaire à Vacquiers, ce 2 novembre 1606. Apport
non négligeable pour l'alimentation, les poissons fournis par
la rivière entrent dans la consommation courante des riverains
du Tarn et les prises en sont très abondantes et très variées.
Ces poissons sont vendus sur les marchés et l'on se donne alors
les moyens d'en garantir la fraîcheur, en édifiant à proximité
des boutiques, des viviers alimentés par une source ou une dérivation
du Tarn qui assurent la bonne conservation des poissons vivants.
Illustrant la variété des captures, voici le récit du séjour d'un
apothicaire de Villefranche-de-Rouergue à l'Estoile d'or, chez
Lapeyre , à Montauban, en 1624 : "[...] Sera aussi mémoire que
tout le temps que je demeurai en la dite ville, je gardai mon
logis chez le dit sieur Lapeyre, et bien que le menu peuple de
Villebourbon soit encore plus mutin et enclin à noises, séditions
et débats que celui de Montauban, je n'ai jamais eu, en quelque
occasion que ce fût, qu'à me louer de lui ainsi que des sieurs
Vialetes, Langlade, Aché et Bardon, tous voisins et amis de mon
dit hôte, et me régala tous les jours de grands et gros saumons
qu'on pêche à même le Tarn, de carpes d'aloses, anguilles, barbots
et chapons, avec des pâtés d'assiette et pâtés de croustades,
à la guise de ceux de Villefranche, et de vin du pays, qui est
fort bon et fort abondant, et qu'on conserve au frais en de grandes
caves ou cavernes qui sont au long de la rivière Tarn " " Relation
de mon voyage à Montauban, en l'année 1624 ", dans Recueil de
l'Académie de Montauban, 1899, p. 75-87, transcrit par Charles
Garrisson. Saumons, aloses, lamproies, anguilles disparaissent
des eaux du Tarn au cours du XIXème siècle. Lorsqu'on remonte
vers l'amont, leur nombre ne cesse de diminuer entre le moment
où ils quittent la Garonne et le confluent du Tarn et de l'Aveyron.
Les ouvrages de navigation, l'amélioration du matériel de pêche
ont contribué à la disparition de poissons comme le saumon. "
Depuis la fermeture des pertuis de navigation et la construction
d'écluses, les saumons qui fréquentaient anciennement le Tarn
l'ont abandonné ", écrit en 1861 l'ingénieur en charge du secteur.
Depuis longtemps déjà, tout a été fait pour améliorer la navigation
des marchandises.
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