1 8 2 2 - 1 8 7 8 La famille Bénaïs
Dans la brochure consacrée aux ‘Présidents du Conseil Général de Tarn-et-Garonne de 1811 à nos jours’ éditée récemment dans le cadre du Bicentenaire de la création du département, figure, à la date de 1871, un personnage qui a marqué la vie de Villebrumier : François Bénaïs. Voici en quelques lignes son parcours professionnel et public avec, en complément, celui de son frère et de son fils.
Trois Bénaïs ont siégé comme maires de Villebrumier. Ce sont les descendants de la famille Gerla, Vital Bénaïs, notaire à Loubéjac, s’étant marié avec Jeanne Gerla, soeur de Pierre Gerla, député au conseil des Cinq Cents, dont la rue ‘Basse’ porte le nom. Le couple a eu quatre enfants, deux garçons et deux filles. L’aîné, Jean, Pierre, François Bénaïs (dont le prénom usuel est François) est né à L’Honor-de-Cos le 6 juillet 1796. En 1822, il intègre l’étude notariale de son oncle Pierre Gerla à Villebrumier, localité où il devient à son tour Conseiller municipal républicain en 1846 et exercera la fonction de Maire entre 1847 et 1852. Entre 1853 et 1880, il siègera au Conseil général. En 1871, il présidera cette assemblée pour peu de temps en tant que doyen d’âge. Un article de presse de l’époque présente ce notable en ces termes : «M. Bénaïs François, doyen du Conseil général, silhouette et coups de plumes acérés. Bonne et joviale figure, un tantinet rabelaisienne, fort aimé de ses jeunes collègues qui veut un essai loyal de la République. Il n’a qu’une seule ambition : mourir Conseiller général. Il n’en a pas encore fixé la date : sa robuste santé et sa verte vieillesse rendent cette négligence bien excusable». Il décédera retiré chez sa fille à Toulouse le 5 janvier 1886. Le cadet, Auguste Bénaïs, né en 1787, est lui aussi notaire. Il est durant une période associé au cabinet de son oncle, mais installe sa propre étude à Montauban en 1836. Pour autant, il sera Maire de Villebrumier de 1841 à 1845. Puis, il occupera le poste de premier adjoint à Montauban, ville où il acquiert des terrains et construit une maison, route de Paris, où se situe aujourd’hui le quartier ‘Pré Bénaïs’. Ainsi, tous deux ont mené de pair une carrière professionnelle et politique semblable. Par testament, leur oncle les avait désignés comme légataires universels. Léon Bénaïs, le fils de François, est né en 1832. Notaire lui-même, il épouse une fille de… notaire en 1857. Malgré tout, il fera de mauvaises affaires et dilapidera la fortune familiale, soit à cause du train de vie dispendieux de son épouse, soit à cause de malversations, soit encore pour s’être livré à des spéculations désastreuses. Il siègera comme Maire de Villebrumier entre 1865 et 1878 alors qu’il habite Toulouse à partir de 1876. Il mourra en 1889. Pour faire face à leurs difficultés financières, les Bénaïs seront aidés par un certain Camille de Marigny qui devient propriétaire par cession, en 1877, de la demeure, (le château actuel, route de Montauban), du mobilier et du domaine de six hectares hérités de Pierre Gerla. Dans cette famille de nobles, le fils Jules sera, en 1883, le dernier Maire de Villebrumier désigné par l’autorité préfectorale et le petit-fils Jean sera élu Conseiller général du canton.
(D’après Gérard Combes ‘La famille Gerla’ Entre nous hors-série septembre 1993 et mars 1995)
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