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Femme paysanne

une œuvre pour préserver la mémoire collective

Faire connaître le patrimoine local, dont les us et coutumes de nos Aînés font partie intégrante, entre dans les objectifs de Entre Nous. C'est pourquoi l'association avait pris contact avec la Société Bourbonnaise Production pour présenter le film " Femme paysanne " dont la presse avait salué l'intérêt que lui portait un large public lors des projections réalisées dans la région. L'engouement pour ce documentaire a été vérifié le vendredi 29 novembre dernier puisque les deux séances programmées ont rassemblé environ 250 spectateurs, à peu près équitablement répartis sur l'après-midi et la soirée. Toutes les tranches d'âges étaient représentées parmi le public ; même si les Aînés dominaient, étaient présents plus d'une quarantaine d'enfants parmi lesquels les élèves de l'Ecole de Bruniquel.
L'œuvre cinématographique de René Duranton est un vrai travail d'ethnologie parce qu'elle met en scène Renée Bagelet qui a fait le choix délibéré de refuser la mécanisation agricole.
Pendant deux heures, ce documentaire montre la vie actuelle de cette fermière qui, malgré ses soixante dix ans passés, bon pied bon œil, exploite toujours quelques hectares de terre à Montesquieu près de Moissac. Ainsi, elle râtèle, rentre le foin ou laboure à l'aide de ses vaches. Elle  élève un veau et un cochon. Elle soigne sa nombreuse volaille à l'ancienne. et la vend sur quelque marché de plein vent où elle se rend en conduisant sa voiture. Elle s'occupe de sa vigne, depuis la taille en plein hiver jusqu'au soutirage du vin à l'automne, en passant par le sulfatage manuel avec la pompe sur le dos ; et, comme jadis, les vendanges représentent un moment fort de convivialité et d'entraide entre voisins. Elle tricote ses tenues et file la laine avec son rouet*. Coquette, elle porte toujours un chapeau aux couleurs vives et en collectionne plusieurs dizaines. Elle joue du théâtre. Très demandée avec son attelage lors des rassemblements de caractère rural, elle s'est vue décerner quantité de trophées et de distinctions, comme la Médaille du Mérite agricole.  
Ce film est un bel hommage à la "dernière bouvière de France" et, au-delà, à toutes les femmes paysannes qui ont connu ou connaissent encore de dures conditions d'existence. Les spectateurs y ont porté un grand intérêt qui s'est traduit par l'achat de nombreux DVD ou cassettes audio-visuelles.
    L'échange qui a suivi chacune des séances a permis de cerner la personnalité de Renée Bagelet, une femme dynamique, au caractère bien trempé. Ses interventions ont explicité, avec beaucoup d'humour, le savoir faire de la paysanne qu'elle est encore et ont développé, plus largement, sa conception de la vie. De même, durant le repas pris en commun, de savoureuses discussions se sont développées entre, d'une part, les acteurs de la journée, le couple Duranton et Renée Bagelet et son chauffeur et, d'autre part, l'équipe de Entre Nous.
    Ce sont là des moments forts d'où chaque participant sort plus riche.
Les enfants aussi ont aimé..:
    Les élèves de l'Ecole du Bruniquel (une trentaine) ont assisté à la séance de l'après-midi. Ils ont fait connaître leur réaction.
- Nous avons trouvé le film très bien. Nous avons appris beaucoup de choses, en particulier comment on travaillait avant. On remercie Renée et on apprécie son travail car on le trouve très difficile. On trouve que c'est très courageux. On a pu voir des machines d'autrefois. Certains trouvent que c'est mieux de travailler dehors au lieu de s'enfermer devant la télé.
-Nous avons appris comment on faisait le vin, comment on fumait les champs et comment elle lavait les vaches.
-Dans la salle, les adultes étaient un peu trop bruyants. Le goûter, c'était très bien. C'est bien dommage d'être partis avant la fin et de ne pas avoir posé des questions à la Femme paysanne. Nous aimerions l'inviter dans notre école

*Renée pense peut-être à ces vers de Leconte de Lisle :
"O mon cher rouet, ma blanche bobine,
Je vous aime mieux que l'or et l'argent.
Vous me donnez tout : lait, beurre et farine,
Et le gai logis et le vêtement".

 
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