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Historique de la Mairie

En cette année 2003, le bâtiment de la Mairie a subi une rénovation d'envergure. Au moment où les services administratifs municipaux vont reprendre possession des lieux, il est sans doute intéressant de connaître l'historique de cet endroit où , plus qu'ailleurs, bat  le cœur du village en même temps que celui de  la République.

 

La création des communes

            Entre Nous, dans son numéro 49, paru en mars 2001, a retracé l'histoire de la commune et du canton depuis leur création respective.

            Pour rappel, ce sont les décrets d'août et de novembre 1789 puis celui de mars 1790 publiés par le nouveau pouvoir issu de la Révolution française qui abolissent le régime féodal et créent les communes à partir des communautés consulaires et des paroisses existantes. Chacune de ces entités administratives est gérée par une assemblée élue appelée alors "Conseil général". Ce titre sera attribué en 1800 à l'assemblée départementale. L'usage de "mairie" ou "hôtel de ville" ou encore "maison commune" s'est étendu sur tout le territoire du pays. Ce bâtiment exerçait (et exerce toujours) une plusieurs fonctions : abriter les réunions de l'assemblée municipale ;   conserver les actes administratifs relatifs aux délibérations de la dite assemblée et à l'état civil (actes de naissance, de mariage et de décès) ; mettre à disposition le cadastre à partir de 1810 environ. Sous le Premier Empire, le mandat des responsables municipaux est porté à dix ans, mais les maires et les adjoints ne siègent que cinq ans. En 1852, avec l'avènement du Second Empire, ces derniers sont désignés par le Préfet. Les lois de 1884 et 1895 établissent le statut administratif des communes : le Conseil municipal est élu pour six ans et désigne par vote le maire et ses adjoints. Il a fallu attendre les mesures liées à la décentralisation de 1982 et 1983 pour voir supprimer la tutelle préfectorale a priori sur les collectivités territoriales qui bénéficient de ce fait de davantage d'autonomie de décision.

 

L'origine de l'Hôtel de Ville

            Il n'a pas été retrouvé, à ce jour, de document attestant de la date de construction de l'Hôtel de Ville de Villebrumier. Cependant, un repère est a prendre en compte :l'existence du plan cadastral de 1810. Or, sur ce document, ne figure pas le bâtiment de la Mairie. Il y est signalé un vaste espace appelé " Promenade publique ", vierge de construction, formé d'un rectangle qui serait limité aujourd'hui, à l'est, par les maisons donnant au soleil couchant de la Rue Neuve, au Sud par la Rue Basse et la Route de Montauban, à l'Ouest, par l'ancien garage et la pharmacie et, enfin, au Nord, par les maisons de la Rue Haute donnant au Midi.

            Le bâtiment situé à l'emplacement de l'Hôtel de Ville actuel a donc été construit postérieurement à 1810 et bien avant 1876, puisque, à cette date, cette construction, qui ne comportait qu'un seul étage, était jugée en mauvais état, ce qui laisse supposer une certaine ancienneté.

 

Le projet de 1876

            Lors de sa séance de juillet 1874, le maire Léon Bénaïs alerte le Conseil municipal en déclarant : "La maison d'école et la salle de la mairie menaçant ruine, il est impossible de retarder plus longtemps la construction d'un édifice pour contenir le logement de l'instituteur, une salle d'école, une salle de mairie en rapport avec les besoins d'un chef-lieu de canton qui compte sept cents habitants". Le projet est estimé à 21600 francs, mais la commune n'a pas les moyens financiers pour le réaliser. L'édile compte sur une aide du département de 6000 francs et une autre de l'Etat de 6300 francs, ce qui ramènerait la charge pour le budget municipal à 93OO francs, somme qu'il propose de financer (5000 francs) par la vente de l'immeuble existant et par le recours à l'emprunt (4300 francs) sur 9 ans au taux de 5%.

            Un an et demie plus tard, en février 1876, le Maire précise en séance les deux options possibles : ou la construction nouvelle, ou la grosse réparation. Les élus choisiront à l'unanimité la seconde hypothèse, sans doute après avoir pris connaissance d'un dossier où figurent les plans et devis de rehaussement du bâtiment.

            Les archives communales contiennent, en effet, ce dossier relatif à un "Projet de Réparation et d'Agrandissement d'une maison pour l'Ecole de garçons, le logement de l'Instituteur, la Justice de Paix et la Mairie" établi, en date du 21 janvier 1876, par l'Agent voyer cantonal. Cet "l'Avant métré des travaux" est accompagné du "Détail estimatif des travaux". Le devis se chiffre à 11000 francs (onze mille), soit 7000 F (sept mille) pour "la salle d'école et le logement de l'Instituteur" et 4000 F (quatre mille) pour "la Justice de Paix et la Mairie", montants auxquels il faut ajouter 600 francs (six cents) pour "le mobilier personnel de l'Instituteur".

            Ce document (manuscrit !) a été "Vu et approuvé" par la division ministérielle le 10 mars 1877 et par le Préfet le 21 avril suivant. Le 24 mai, le même Préfet fait savoir par lettre que "les travaux ont été adjugés au sieur Garrigues Pierre, maçon à Montauban, qui s'est engagé à les exécuter moyennant un rabais de 5% sur le prix du devis".

 

Le descriptif du projet

            Un exposé préliminaire précise le projet : "La commune de Villebrumier possède une maison qui renferme l'Ecole de garçons, la Justice de Paix et la Mairie. Ces services sont très mal installés, tant sous le rapport de l'étendue que sur le rapport de la commodité. En ce moment, le logement de l'Instituteur est situé dans le village, à 120 mètres environ de la salle d'école. La surveillance des élèves pendant les récréations ne peut donc s'exercer que très difficilement, ce qui est nuisible pour leur bonne éducation.(1)

            "Le projet de réparation et d'agrandissement peut remédier à ces inconvénients. L'étendue de la salle d'école qui n'est que de 48 mètres-carrés est portée à 68. La Mairie actuelle et le corridor qui conduit au cabinet du Juge de Paix seront consacrés à l'installation de l'escalier et au cabinet du Maire. La salle de Justice de Paix servira de Mairie. et la Justice de Paix ainsi que le cabinet du Juge seront transférés au 1er étage”.

"Le logement de l'Instituteur sera établi au 1er étage au-dessus de la classe.Il se composera d'une cuisine de 5 de longueur sur 4,40 de largeur, de deux chambres mesurant 5 sur 3,38 et d'un cabinet de 5 sur 2,30. Le galetas ne sera pas utilisé. On n'y communiquera qu'au moyen d'une trappe pratiquée au plancher du vestibule".

Les arguments utilisés sont les mêmes que ceux figurant dans la délibération, à une exception près, plutôt cocasse : "Si le maître a des élèves à retenir après la classe, il lui est impossible de les garder" (sic).

Et l'exposé de poursuivre :

"Il existe derrière le bâtiment un terrain communal qui sera clôturé par un mur pour servir de cour où il sera élevé des constructions renfermant le cellier et le bûcher de l'Instituteur et un petit préau couvert. A l'angle nord, à 6 mètres environ de la salle d'école, seront les lieux d'aisance, un cabinet pour le maître, un cabinet pour les élèves".

Le descriptif des travaux atteste des matériaux employés. En voici quelques exemples : "maçonnerie de briques avec mortier de chaux et sable pour l'encadrement des portes et des croisées", "plancher en peuplier de 0,04 d'épaisseur sur poutrelles ou madriers", "escalier à la française limons et marches en ormeau, main courante et barreaux en bois dur tourné, contre marches en peuplier", "appuis pour les croisées et seuils en pierre de taille", "plafonds à trois couches de plâtre sur liteaux avec petite corniche", "châssis vitré de croisées dites à gueule de loup, à double cote", "espagnolettes nouveau système", "fers affectés à la toiture pour étriers, tringles et tirants", "enduits avec mortier de chaux et sable".

En cours de travaux, des modifications sont apportées, ce qui entraîne des surcoûts : ajout d'un balcon au premier étage et choix de deux portes doubles (495 francs), démolition imprévue mais nécessaire d'un mur à cause d'une lézarde et construction supplémentaire d'une "petite salle pour loger les nécessiteux" (1370 francs). A ce sujet, le brouillon (le double ?) d'une lettre adressée au Préfet indique que "les travaux de reconstruction sont terminés pour un montant de dépenses prévue de 9367,30 francs. Cette somme aurait suffi, mais à côté de la cave et de la buanderie de l'instituteur, nous avons fait construire un cabinet de plus destiné à loger les malheureux que les aubergistes ne veulent pas recevoir même en payant et dont l'administration ne sait que faire, de sorte que la dépense totale s'élève à 11710,42 francs. Nous aurions à déduire le montant du rabais de 5%, mais nous le destinons à solder les honoraires de l'architecte. En conséquence, Monsieur le Préfet, je vous prie de bien vouloir nous autoriser à percevoir les 10539,38 restant à payer".

Le 12 février 1878, le Préfet adresse une lettre au Maire pour préciser que "le procès verbal de réception provisoire des travaux a été rédigé le 19 janvier dernier" et que, en conséquence, l'entrepreneur devait être réglé, hormis "le dixième de garantie qu'il ne pourra toucher que dans un an".

 

Diverses utilisations du bâtiment

            Jusqu'en 1958, existait la configuration des lieux suivante : au rez de chaussée, à gauche, la classe, des garçons seuls puis des "grands" des deux sexes du cours moyen 2ème année et du Certificat d'Etudes ; à droite, la salle de Justice de Paix munie d'une estrade avec balustrade où se déroulait une audience hebdomadaire du tribunal en présence d'un greffier (cette juridiction a disparu en 1958) ; à l'étage, à gauche, l'appartement de fonction de l'enseignant, à droite, la mairie où se tenaient, jusqu'en 1975 ou 76, le secrétariat, les séances du Conseil municipal, les réunions diverses et même le Conseil de Révision !

            Quand le groupe scolaire abrita enfin dans un même bâtiment à partir de 1958 tous les élèves, la Recette Perception s'installa bientôt (vers 1963 ou 64) à la place de la classe, jusqu'à ce que ce bureau soit supprimé en 1984. De même, les familles des percepteurs occupèrent l'appartement qui fut ensuite loué à des particuliers.

 

Travaux d'entretien

            En feuilletant les registres de délibération des divers Conseils municipaux qui se sont succédés, on relève, ça et là,  les travaux d'importance réalisés pour entretenir l'édifice.

4 1886 : réparation d'une fissure sur les murs extérieurs (devis de 375 F) ;

4 1936 : remplacement d'une poutre et restauration de la façade ;

4 1959 : révision de la toiture, crépissage des murs, réfection du perron, etc pour un devis de 500000 F (cinq cents mille !, l'inflation est passée par là) ;

4 1963 : aménagement de la salle du Conseil avec réfection du plafond et du plancher, pose de papiers et peinture et probablement ouverture d'une deuxième porte en façade pour permettre un accès particulier à la Mairie d'un côté et à la Perception de l'autre.

 

enquête de Guy
(sources :
collection Entre Nous, registre des délibérations du Conseil municipal, archives municipales)
 
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