Les glaneuses
Nous sommes fin juin, cette année-ci. Depuis quelque temps,
lors de notre marche matinale, nous longeons, près de la maison Roux, un
immense champ de blé dur à maturité. Qu'ils sont beaux ces épis qui ondulent et
brillent au soleil !
"Voilà
la teinte que j'aimerais pour ma cuisine !" me dit Viviane.
Ce n'est
pas jaune… Doré ? Non plus…Paille ?
Blond?… Comment dire ? De près, nous trouvons la couleur un peu fade. C'est
l'ensemble qui est joli.
Nous
profitons chaque matin de ce tableau vivant, en regrettant les coquelicots et
les bleuets qui l'auraient magnifiquement complété. Mais en 2003…
Un matin,
plus de champ de blé : la moissonneuse est passée laissant ça et là d'énormes
balles rondes dont la couleur n'a plus grand chose à voir avec celle des épis
ondoyant au soleil.
"Et ma
cuisine ?"
Au bord du
champ, quelques épis ont été épargnés. Nous cueillons chacune un bouquet,
Viviane pour essayer de retrouver cette couleur magnifique et moi pour avoir un
bouquet de saison.
Sur la
route, nous croisons un cycliste : "Enfin, des glaneuses !",
s'écrie-t-il joyeusement en levant les bras en guise d'ovation. Dans un grand
éclat de rire, nous levons aussi nos bouquets pour répondre à son salut en
appréciant vraiment son humour et surtout sa bonne humeur si réconfortante et
communicative.
J'ai pensé
que ce poète inconnu, sportif et sympathique, méritait bien un petit mot dans
Entre Nous.
Sylvette
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