Canicule et sécheresse
d’hier à aujourd’hui...
L'été 2003 restera dans les annales à cause des records de chaleur
et de leurs conséquences.
Pour avoir une idée précise des températures torrides qui se
sont manifestées, Entre Nous a contacté Jean Pierre Turroques, agriculteur à
Nohic, qui est correspondant de l'Association Climatologique de la Moyenne
Garonne. A ce titre, il est muni d'une mini station météo et il note deux fois
par jour plusieurs données, parmi lesquelles les hauteurs des précipitations et
les températures sous abri, minimales de la nuit et maximales de la journée.
S'agissant de ces dernières, en juin dernier, ont été
comptabilisés 21 relevés au-dessus de 30° dont 7 supérieurs à 35° avec un
maximum de 39° le dimanche 22 et un minimum de 23° le jeudi 5. Avec 24,7° de
moyenne, les températures de ce mois se sont situées à 5 ou 6 degrés au-dessus
des normales saisonnières. En juillet, on en a dénombré 20 au-dessus de 30°
dont 7 supérieurs à 35° avec un maximum de 39° le dimanche 13 et un minimum de
24,5° le jeudi 3. En août, on en a repéré au moins 22 au-dessus de 30 dont 7
entre 35 et 39 et 7 autres supérieurs à 40° avec un maximum de 42,5 le lundi 4
(jour où la station de Météo France de Montauban a enregistré 41,8°,
température maximale depuis sa création) et un minimum de 25,5 le dimanche 31
(il manque 4 relevés entre le 19 et le 22).
9 fois seulement les températures se sont situées au-dessous
de 15° durant ces trois mois : 3 nuits en juin, 5 en juillet et 1 en août où le
thermomètre marquait 12° le vendredi 1er.
Les
précipitations ont été rares et faibles : 4 fois en juin et 1 fois en juillet
pour un total, à Nohic, de 22 mm..
Comme un déficit de pluie s'est creusé depuis la mi-mars, la sécheresse
a sévi, même si, aux dires des spécialistes, les nappes phréatiques étaient à
un niveau satisfaisant grâce à un hiver pluvieux.
A la
mi-juillet, le Tarn ne débitait que 15 m3 par seconde, ce qui est très peu.
Entre le 7 et le 31 août, il est tombé, à Nohic, 70,5 mm sur sept jours différents. A Villebrumier, des orages ont
éclaté et les millimètres de pluie se sont accumulés plus ou moins nombreux
suivant l'endroit : 20 le 7 en soirée, 50 dans la nuit du 16 au 17, puis encore
le 28…Le vent a bien occasionné quelques dégâts, mais qui n'ont heureusement
rien à voir avec ceux constatés du côté de Villemur, Fronton, Grisolles ou
Grenade où des grêlons énormes ont sérieusement abîmé les biens et les
cultures.
Les vendanges ont débuté très précocement, dès la mi-août,
aussi bien dans le gaillacois que dans le frontonnais, ce qui ne s'était pas
produit depuis 1949.
Pour autant, par le passé, notre région a connu des périodes
de fortes chaleurs et de sécheresse. En consultant l'ouvrage de Marcel Delbouys
"Roman d'un village à travers les âges", et en se référant aux
articles parus dans la presse locale, on relève, s'agissant de notre contrée :
m 1991 et 1990 : forte sécheresse
m 1989 : année la plus sèche depuis 40 ans ; record pour le
débit de la Garonne le plus faible
m 1983 : le seuil de 30° (au-dessus duquel on parle de
"canicule") a été dépassé 22 fois
m 1976 : grande sécheresse
m 1967 : année la plus sèche dans le Tarn et Garonne
m 1949 : année la plus chaude du XXème siècle (au cours de
ce siècle, les températures moyennes ont augmenté de 1° en France et de 0,6°
sur la planète).
m 1928 : un chroniqueur a pu noter (reporté par La Dépêche)
: "La très forte chaleur a commencé le 27 juin. Depuis le 1er juillet,
elle est épouvantable, le thermomètre marquant constamment 36° bien à l'ombre.
Le 2 août, il n'était pas loin de 38°. Pas une goutte de pluie entre le 15 mai
et le 24 août, soit 80 jours consécutifs. Le blé donne à peine la moitié de la
récolte, le millet (en fait, le maïs) est rôti sur place. Les prix atteints par
les légumes et les fruits sont inimaginables : la livre de haricots se vend 3
francs, celle de pommes de terre 1,25 F ou 1,50F, celle des prunes 4 à 5 F. La
salade vaut 2 F, le chou 5 F, le citron parfois 3 F…"
m 1923 : le 8 août, on a relevé la température record de 44
° à Toulouse (record inégalé à ce jour)
m 1788 : début de la sécheresse en avril, destruction de la
récolte de vers à soie en mai par le Vent d'Autan ; orages destructeurs le 27
juin, 10 et 11 août, 5 et 6 septembre.
m 1773 : année de terrible sécheresse
"Il
faut prendre le temps comme il vient" dit le proverbe…
enquête de Guy
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