Gilles Béchard habite Corbarieu après avoir vécu, un temps, durant son enfance à Villebrumier. Il est ornithologue, membre de la Société des Sciences Naturelles de Tarn et Garonne. Le 4 avril dernier, sous l'égide de notre association, il a présenté une conférence consacrée aux oiseaux de la vallée du Tarn. Tous les participants, une trentaine, sont unanimes : c'était passionnant ! Et l'idée d'une possible balade avicole en sa compagnie dans les environs à été émise. Peut être au début de l'automne ?
Il est souvent vrai que l'on ne connaît pas forcément bien les alentours de chez soi, et cette affirmation est encore plus vraie en ce qui concerne la nature qui nous entoure ! Il n'est nul besoin de faire des milliers de kilomètres pour découvrir une grande variété d'oiseaux ou encore de plantes.
L'observateur averti peut facilement voir une centaine d'espèces différentes au cours d'une année d'observation. Le diaporama sur l'avifaune que j'ai eu le plaisir de présenter avait pour but de sensibiliser le public à cette incroyable diversité souvent méconnue. Les quelques passionnés présents ce soir là ont pu voir et entendre plus d'une centaine d'oiseaux parmi les quelques 180 espèces observées sur le couloir tarnais, entre Montauban et Villemur sur Tarn.
Idéalement placé à l'Est du principal axe migratoire de l'Europe de l'Ouest, notre département draine un grand nombre d'espèces migratrices. Milan noir et royal, Bondrée apivore, Circaète Jean le blanc, Guêpier d'Europe, Grue cendrée sont quelques-unes des espèces qu'il n'est pas rare d'observer aux deux traversées pré et post nuptiale.
Les passages réguliers de certains de ces oiseaux ont favorisé leur installation. C'est ainsi que le Guêpier, espèce migratrice s'il en est, niche sur les gravières de Nohic et les talus de Villebrumier. D'autres, comme la Grue cendrée, préfèrent juste faire une halte de quelques jours sur les grandes étendues de maïs de la plaine pour se refaire une santé avant la reprise de leur éprouvant périple. Des espèces plus discrètes comme le Rossignol, la Fauvette grisette, le Pipit rousseline ou encore le Pouillot de Bonelli ont choisi notre belle vallée comme lieu de villégiature estivale, arrivant dès la fin de mars pour repartir vers la mi-août, dans leurs quartiers d'hiver du nord africain. Au contraire, certaines espèces, elles, préfèrent fréquenter nos contrées aux premiers frimas, et ce jusqu'à la fin de l'hiver. La Bécassine des marais, le Pipit farlouse, le Vanneau huppé, le Pluvier doré ou encore le très controversé Grand cormoran sont de ceux-là. Les plus fidèles oiseaux en matière de logement fréquentent nos latitudes durant toute l'année comme le Rouge-gorge, la Sittelle torchepot, l'Alouette des champs et le Faucon crécerelle.
Voilà donc une infime partie de la faune qui peuple nos villages et nos campagnes. Même si voir les oiseaux en photo reste fort intéressant, rien ne vaut la confrontation en milieu naturel. L'écoute et la recherche rendent les sorties sur le terrain fort passionnantes et prenantes. Je vous invite donc à prendre le temps d'observer et de contempler la nature qui nous entoure, pour mieux découvrir sa diversité, mais aussi sa complexité qui la rend souvent si intéressante.